J'espere que vous avez reçu la Lettre du 23, que j'ai eu l'honneur de vous écrire d'Amsterdam, et dans laquelle se trouvoit votre Minute de la Lettre en question. Nous sommes deux ici, et un à Amsterdam, qui comptons les momens jusqu'à ce qu'elle me revienne de votre part en forme, afin que je puisse la présenter &C.1 Nous sommes convenus, que j'ajouterai de bouche l'insinuation, d'avoir cru remarquer dans d'autres Lettres que vous m'aviez écrites, que vous aviez fait parvenir, de manière ou d'autre, à ceux d'Amsterdam, la connoissance de la démarche que vous allez faire par mon ministere. Le but de cette précaution est, de mettre celui qui recevra la Lettre de ma main, dans le cas de n'oser, quand il le voudroit par complaisance pour——2 manquer, ni même différer d'en donner connoissance, d'abord aux Etats de la Provinces et puis à LI. hh. pp. Or c'est pour ces deux moments là que j'ai deux batteries prêtes, lesquelles je demasquerai l'une après l'autre pour battre en brêche; et autant qu'on peut répondre des choses humaines, je suis sûr de réduire la Place, sinon d'emblée, au moins par Capitulation.

Rien de nouveau d'Allemagne. Les Ministres Imp. et Pr. n'ont pas encore quitté les Cours respectives: cela laisse une petite lueur d'accommodement.3 Mais tant d'apprêts formidables, les duex Monarques piqués au jeu, vis-à-vis l'un de l'autre, à la tête chacun de 150 mille hommes, ne permettent pas de faire grand fonds sur cette lueur. II n'y a pas de mal. Pendant qu'ils se battront, ils ne pourront pas déranger nos mesures.

Dans les bouts de gazettes ci-joints, ce qui est renfermé dans des crochets m'a été fourni, savoir les articles du ioe et 27e Avril par le Gd. F——r, et celui du 22 par Mr. le Chev. G——d.4 Dans quelques jours paroît l'lmprime, dont Mr. A. Lee m'a fourni la matiere.5 Il est essentiel que le Public ici soit convaincu, que le Congrès ne fera la paix que d'égal à égal, et de concert avec ses Allies, et à cet égard, vous ne sauriez croire, Messieurs, le bien qu'ont déjà fait ces insertions et ces publications. Ce n'est plus que dans les Cercles que les Menteurs osent mentir. Aussi maudissent-ils cordialement nos amis les Nouvellistes de Liede, Delft et Harlem, et sur-tout leur Correspondant.

Soyez en garde, Messieurs, quant à Merklé6

Mes bons amis d'Amsterdam offrent de se charger de 100 à 200 65 mille florins dans la Négociation que vous vous proposez à faire en Hollander: mais comme je sais que Mr. G——est chargé de cela, c'est à lui que j'enverrai demain leur proposition en détail.7

Le 6 de May NB. les Etats de cette Province se rassemblesront ici.

Je suis avec le plus respectueux dévouement Messieurs, Votre très humble & très obéissant serviteur.

I hope that you have received my letter of the 23d, which I had the honor to send you from Amsterdam, and in which is found your draft of the letter under consideration. Two of us here, and one in Amsterdam, are eagerly awaiting its return from you, in due form, so that I may present it, &c.1 We have agreed that I would add, verbally, the insinuation that, from what I have gathered from your other letters written to me, you had communicated in one way or another to those in Amsterdam the information regarding the demarche you are undertaking through my offices. The reason for this precaution is to prevent the man who will receive this letter from my hand, had he the desire to do so, to be agreeable to——2 or be in a position to either withhold or even delay transmitting this matter, first to the States of the Provinces, and then to Their High Mightinesses. I have a plan of attack ready for both occasions, which I shall unveil one after the other to overcome the opposition. And, as far as one can predict the course of human affairs, I am sure to be victorious, if not at first, at least by capitulation.

Nothing new from Germany. The Imperial and Prussian ministers have not yet left their respective courts: that leaves a glimmer of hope for settlement.3 But with such extensive preparations and the two monarchs warming to the contest between them, each at the head of 150 thousand men, one cannot rely too much on such a glimmer. No harm done. While they will be busy fighting, they will not stand in our way.

In the enclosed newspaper clippings, the articles between brackets— i.e. dated the 10th and 27th April—were provided by the Grand Facteur and that of the 22d by Chevalier Grand.4 The pamphlet, whose content was provided me by Mr. A. Lee, will be issued in a few days.5 It is essential that the public here be convinced that the congress will only make peace on equal terms, and in concert with its allies; in this respect, gentlemen, you would not believe the good these insertions and publications have already accomplished. Liars dare lie only in their own circles now and thus they mightily curse our friends the journalists from Leyden, Delft, and Haarlem, and especially their correspondent.

Beware, gentlemen, of Mercklé.6

My good friends from Amsterdam have offered to take care of 100 to 200 thousand florins in the negotiation that you are planning in Holland, but since I know that Mr. Grand is in charge of that, I will send him the full details of their proposal tomorrow.7

On 6 May, N.B. the Provincial States will meet here. I am, with the utmost devotion, gentlemen, your very humble and very obedient servant